La cabane dans les bois / Le monde entier est entre leurs mains


« Rrrron… bzzz… Rrrron… bzzz… » La première heure de La cabane dans les bois invite plus à la somnolence qu'à l'enthousiasme. Ça démarre comme dans des centaines de bandes horrifiques avec un groupe d'étudiants qui part en week-end crapuleux dans un coin isolé. Avant d'arriver, ils tombent sur un pompiste inquiétant, comme un avertissement. Dans la cabane du titre, plantée en pleine forêt, une croûte dissimule un miroir sans tain, bizarre bizarre. Soudain, la trappe de la cave s'ouvre. Là, les jeunes, des stéréotypes sur pattes, trouvent différents objets qui rappellent illico des souvenirs aux fantasticophiles : un vieux journal intime, une sphère casse-tête façon Hellraiser, etc. Dans la foulée, des zombies font leur apparition, toute une famille de chasseurs dégénérés s'extrayant de la terre humide.
 
Changement de décor spectaculaire après une première partie poussive pour ce film d'horreur
qui innove réellement dans sa dernière demi-heure

D'« Evil dead » à H.P. Lovecraft
Il n'en faut pas plus à l'amateur de pellicules du genre pour renifler la variation lourdement référentielle. Tel des perles, Drew Goddard enfile les clichés, semblant additionner les clins d'œil au spectateur, lequel baîlle plus qu'il ne s'amuse.
On s'interroge pourtant : qui sont donc ces hommes qui apparaissent à intervalles réguliers, affairés à leur pupitre de contrôle, bidouillant force manettes ? S'agit-il là d'une expérience pseudo-scientifique sur la terreur ? Ou d'un reality-show ultime avec morts violentes au programme ?
Il faut attendre la dernière demi-heure pour qu'à la faveur d'un twist comme le cinéma américain en a le secret, le film décolle. Les yeux semi-collés, on sort enfin d'une torpeur lancinante. D'un cadre à la Evil dead, on passe à une ambiance post- Lost, avec une pincée de H.P. Lovecraft pour pimenter l'ensemble. C'est aussi habile qu'efficace. Loup-garou, fantôme, cénobite, licorne… : tout le bestiaire du cinéma fantastique récent est convoqué. Dès lors, les scènes d'équarrissage prennent une ampleur nouvelle. De même, les enjeux dramatiques évoluent. Les personnages survivants apprennent que « le monde entier est entre (leurs) mains », que la survie de l'humanité dépend d'eux, carrément ! C'est Sigourney Weaver, la Ripley d'Alien, qui le leur annonce, un beau « cacheton » pour l'ancienne star de la SF.
 Rien que pour ces instants, La cabane dans les bois est à visiter.

Réf: lest-eclair.fr

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